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[ Source : Le Parisien ]

Hausse du carburant : qui se cache derrière les anti-blocage du #SansMoiLe17 ?

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Face à la grogne de certains automobilistes, des internautes expriment leur désapprobation ou leurs craintes à l’égard du blocage.

« Non je ne participerai pas au blocage du 17 novembre contre la hausse des carburants récupéré par l’extrême droite ! #SansMoiLe17 ». L’image ainsi légendée d’un embouteillage enfumé de pollution se partageait généreusement, ce lundi, sur les réseaux sociaux.

Après des jours et des jours d’appel à la mobilisation à la faveur des « gilets jaunes », un mouvement anti-blocage semble aussi émerger sur la toile. Et si la grogne citoyenne contre l’augmentation des prix à la pompe a été récupérée après-coup par des partis politiques, l’origine du contre-feu paraît cette fois plus facilement identifiable.

Des « influenceurs » LREM, et leurs détracteurs

Le hashtag (mot-clé) #SansMoiLe17 semble en effet avoir été largement partagé par des militants de La République en marche, avec la volonté affichée de contrer une éventuelle paralysie du pays.

Selon l’analyse faite par la plateforme de veille des réseaux sociaux Visibrain pour Le Parisien, le premier message date du 26 octobre, jour où notre site publiait la tribune en vidéo de Priscillia Ludosky, créatrice de la pétition « Pour une baisse des prix du carburant à la pompe ! ». C’est aussi à ce moment que Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan assuraient approuver les appels au blocage.

Quant à l’auteur du tweet, @SocDemMarche, il est clairement identifié comme un soutien au mouvement LREM. Et la nature de l’image accompagnant le hashtag ne fait aucun doute sur la volonté de lancer une tendance.

Si ce premier tweet n’a été partagé que 15 fois, l’image a elle été récupérée et a depuis largement fait le tour du web. Le hashtag a été utilisé dans près de 20 000 tweets depuis le 26 octobre, par 5850 internautes différents.

Les trois autres comptes Twitter les plus « influenceurs » sur ce hashtag, qui ont recueilli le plus de like et de retweets, sont eux aussi identifiés comme des pro-Macron. Celui qui comptabilise le plus de retweets (1650) s’appelle d’ailleurs @TeamMacronPR.

Outre ces quelques influenceurs, le hashtag est aussi très utilisé pour… le dénoncer. Nombre d’internautes y voient en effet un « coup de com’» du parti présidentiel. Et ils ont en partie raison puisqu’une panoplie d’infographies semble avoir été créée pour contrer les arguments des pro-blocage, à l’instar de celles mises en ligne sur Twitter par Mathieu Hansmetzger, administrateur du groupe Facebook « Nous soutenons le président Emmanuel Macron ».

Au nom de l’écologie

Au-delà des sympathisants de La République en marche, des initiatives individuelles convergent toutefois vers l’idée d’un blocage « inutile » et contraire aux ambitions écologiques de la France. Nombre d’internautes, non politisés, prennent ainsi la plume pour défendre la fiscalité écologique ou simplement regretter les probables contraintes liées au futur blocage.

Certains utilisent le hashtag #SansMoiLe17 sans prêter attention à sa provenance politique, à l’image de Romuald Priol, un Lyonnais qui se définit lui-même comme écolo sur Twitter : « Ce n’est pas la clim ou le chauffage qu’il y a dans les voitures qui vont aider le climat à s’améliorer ! 55 % des personnes allant au travail font un trajet moins de 10 km et juste 3 % se déplacent en vélo », fait-il notamment remarquer. « Contre le mouvement #giletjaune, je propose que ceux qui sont POUR une fiscalité écologique mettent sur la plage arrière de leur véhicule leur #trianglerouge. Retweet apprécié », tente pour sa part de lancer un certain Stoïk, sans grand succès toutefois.

Nicolas Hamel, un autre internaute a priori non affilié à un parti, partage lui un dessin humoristique montrant que les foules sont toujours prêtes à approuver le changement, jusqu’à ce qu’on les sollicite concrètement.

Sur Facebook également, les citoyens expriment leurs inquiétudes et leur désapprobation à l’égard de cette journée de blocage. Les mots et la spontanéité de l’un d’eux ont particulièrement marqué les esprits puisque son post a été partagé plus de 52 000 fois en quatre jours.

« Je mate une vidéo qui explique qu’on a dézingué 60 % des espèces animales en 40 ans à côté de mon fils qui tripe sur son bouquin T’Choupi au Zoo et je reçois une 126e invitation pour ce fameux « Blocage du 17 Novembre ». Nos générations butent tout sur cette planète, mon fils ne verra pas la moitié des animaux du Zoo de T’choupi dans 20 ans. Y’a plus de plastique que de poissons dans nos océans », s’agace-t-il notamment.

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Un peu dépassé par la popularité de son message, cet habitant de Tours précise au Parisien qu’il n’est pas fondamentalement « anti-17 novembre ». Mais il « trouve triste que l’on décide de se bouger pour le carburant (alors que) ça aurait été plus noble pour le sort des migrants ou l’écologie », nous confie-t-il, soucieux de ne pas être catégorisé comme un « porte-parole des anti-blocage ».

Le signe qu’au-delà des très actifs internautes pro-Macron, #SansMoiLe17 relève davantage d’une somme de ras-le-bol et de craintes que d’un véritable mouvement capable de concurrencer les appels au blocage. Pour l’instant.