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[ Source : Merci à Joêl Kozisek pour sa publication]

Crash test et enfonçage de portes ouvertes de Joêl Kozisek

Je suis amateur de motos, motard depuis 1968 et il me parait utile de faire un point sur l’évolution de la sécurité pendant ces 50 années.


A l’époque les voitures roulaient à bloc à 130 km/h quand elles n’étaient pas en panne, les motos à 160 km/h (mais on ne savait jamais elles allaient démarrer et une fois lancées si on allait pouvoir s’arrêter. !)) et les camions circulaient doucement mais sans freins généralement...


Les routes défoncées, les platanes et l’absence de limitation de vitesse (et de casque pour les motards !) ont fait se tourner vers les premiers essais de crash test en 1959 aux Etats Unis ainsi que vers l’utilisation de ceintures de sécurité avec un brevet Volvo de la même année et monté en série sur la Volvo Amazon (les ceintures de sécurité existaient depuis longtemps dans l’aviation... On avait aussi pensé aux sièges éjectables mais ils se sont révélés peu pratiques dans les tunnels.).


Ces deux événements (ceintures et surtout crash tests) sont très importants puisqu’ils visent tous les deux à minimiser les dommages aux occupants des véhicules sans tenir compte de ceux qui se trouveraient à la place du mur du « crash test » ! Bizarre de penser que les accidents ne se produisent que contre des murs !


Le renfort des structures des voitures devant résister aux crash tests et l’évolution technologique faisant appel à de nombreux moteurs électriques ont fait qu’elles ont dans l’ensemble doublé de masse et triplé de puissance pour conserver leurs capacités d’accélération.
- une Renault R8 pesait 725 kg à vide pour 43 cv et 135 km/h
- un Renault Scénic pèse 1430 kg à vide pour 140 cv et 195 km/h


Résultat confort, sécurité très améliorée pour les occupants et la vitesse maxi : à l’heure actuelle la plupart des voitures atteignent ou dépassent les 200 km/h ;
Pour les motos, une évolution différente : des 50 cv d’un « monstre » Norton de 1967 et 190 kg, on est passé aux environs de 200 cv pour toujours moins de 200 kg.


Quelles conséquences coté sécurité ?


En fait la gravité d’un accident dépend largement de l’énergie mise en œuvre lors de l’impact (c’est-à-dire proportionnel à la masse et au carré de la vitesse)


Si la notion de vitesse est très importante, on ne parle jamais de la masse, or on peut constater qu’en cas d’accident de poids lourds sur l’autoroute, toutes les voitures sont écrasées, mais qu’a la même vitesse, une voiture sans permis fait beaucoup moins de dégâts, et que dire d’un vélo contre un camion ?


Exemples :
L’énergie (cinétique) d’un Renault Scénic à 130 km / h (pour 1600 kg) est équivalente à celle :
- d’une moto de 350 kg lancée à 280 km/h
- d’un 35 tonnes à ...28 km/h


Il faut ajouter à ce constat un autre phénomène : d’après les statistiques de la sécurité routière, dans un tiers des cas les accidents mortels sont dûs à l’endormissement, si on ajoute, l’alcool et les drogues, les textos... on se retrouve dans plus de la moitie des cas avec des véhicules qui ne sont plus pilotés. D’où l’importance de la dangerosité elle-même du véhicule (proportionnelle à sa masse).


Précisons encore que les cas d’endormissement sont rares en moto, que l’alcool ou les drogues à moto ne permettent pas d’aller très loin (!) et ne peuvent se solder que par une chute du motard seul. Précisons enfin, qu’un motard, conscient de la fragilité de son engin le surveille et en prend soin (et n’a pas besoin d’un contrôle technique pour lui signaler des essuis glaces usés. !)


Tout cela fait que les motards ne connaissent pas ces causes d’accidents mortels (plus de 50% des cas quand même) et qu’en cas d’accident, même à grande vitesse : ils ne représentent qu’une dangerosité limitée pour les autres usagers : on a rarement vu un accident de moto faire 4 morts alors que malheureusement c’est souvent le cas pour un bus scolaire. Par contre, ils se font souvent « percuter », « écraser »..disperser façon puzzle...


Donc en conclusion le motard est un utilisateur ultra responsable qui ne met en jeu que sa propre sécurité à l’inverse de n’importe quel conducteur (ou conductrice) d’un gros 4X4.


La moto est donc un engin très peu dangereux (pour les autres) et en tous les cas bien moins dangereux que le meilleur véhicule au crash test !


Moralité : une cure d’amaigrissement est nécessaire aux voitures pour limiter les dégâts envers les autres usagers concernant les motos, ne connaissant pas la moitié des causes d’accidents mortels et en cas d’accident, causant rarement de conséquence dramatique pour les autres usagers (à l’inverse du pilote.) Il semblerait donc judicieux d’adapter les limitations de vitesse à la dangerosité des véhicules, c’est déjà le cas pour les poids lourds (heureusement peu impliqués car il s’agit de professionnels), ce n’est pas le cas entre le Scénic standard et la moto standard.